Le Cas Jack Spark - Interview de Victor Dixen
Le monde de la nuit est peuplé de bien étranges créatures et notre cher Jack ne fait pas exception. Jack, vous avez dit Jack? (Non, non, cette fois ci Titanic n'a rien à voir là dedans!) Je vous parle bien sur de notre insomniaque préféré, le seul et unique: Jack Spark.
Les mots " insomnie", "bleu", "mutant" et "fée" vous donnent envie de sauter au plafond? Vous regardez d'un air suspect l'homme qui roupille au fond du train, ou vous voyez d'un autre oeil les camps de vacances? Pas d'inquiétude, c'est que vous faites bien parti des fans de cette saga qui a déjà conquis le coeur de nombreux lecteurs! Et si vous ne l'êtes pas encore, ça ne saurait tardé! Outre sa communauté de fans grandissante, Le Cas Jack Spark a reçu en 2010 Le Grand Prix de l'Imaginaire, catégorie Roman jeunesse Francophone!
Lors d'un salon littéraire en Décembre dernier,Laura (http://darknesstenebris.over-blog.com/) et moi même avons rencontré l'auteur du Cas jack Spark, j'ai nommé Victor Dixen, qui a accepté de nous accorder l'interview exclusive que vous allez lire. Attention, une chaussette peut en cacher une autre... Que le spectacle commence!
Victor Dixen
Cinquième d’une famille de six enfants, Victor Dixen est né il y a trente ans d’un père danois et d’une mère française.
Elevés dans une ambiance cosmopolite, Victor et sa plus jeune sœur parcourent le monde avec leurs parents globe-trotters. Le point de chute est Rørvig, petite ville perdue sur la lande au bord de la mer baltique, à l’extrême nord du Danemark.
Dès son enfance, Victor s’imprègne des auteurs d’origine scandinave et fait ses classes en lisant Andersen et Tove Jansson.
À l’âge de dix ans, il connaît une expérience traumatisante dans le plus vieux parc d’attraction du monde, le Tivoli de Copenhague : il réussit à s’embarquer à bord des montagnes russes malgré la limite d’âge et fait quatorze fois de suite le tour complet des loopings de bois. Souffrant depuis cet épisode de somnambulisme et d’insomnies, résistant à toutes les thérapies, Victor est incapable de dormir plus de quatre heures d’affilée.
Il prétend entendre et voir des choses bizarres que les autres ne perçoivent pas, comme si le choc avait retourné son cerveau malléable d’enfant... ou comme s’il lui avait révélé un sixième sens.
Le tome 1 de la série Le cas Jack Spark a paru en octobre 2009. Trois autres épisodes sont attendus d'ici à 2011.
Les liens :
http://www.facebook.com/victor.dixen
Questions à l'auteur :
Laura et Aurélie: La première question que nous allons vous poser concerne vos sources d'inspirations. Quels auteurs/ livres vous inspirent et pourquoi?
Victor Dixen: Nombreux sont les livres qui m’inspirent, qui me parlent. En fait, je vis entouré de livres, mes murs en sont littéralement tapissés, et j’ai l’impression de les entendre chuchoter au cœur de la nuit… Certaines voix reviennent plus souvent que d’autres. Des voix qui remontent parfois de très loin, comme celles de Perrault, des frères Grimm, et aussi celles des conteurs scandinaves qui m’ont murmuré à l’oreille tout au long de mon enfance : Andersen, Tove Jansson.
Assez tôt, j’ai découvert Poe, Maupassant, Baudelaire, Villiers de l’Isle Adam et Huysmans – et ils ne m’ont plus quitté depuis. Tous des écrivains du crépuscule, comme par hasard.
Et puis il y a les incontournables, les grands maîtres à imaginer que sont Tolkien ou Lovecraft (surtout celui de Démons et Merveilles), et aussi d’autres moins connus comme Lord Dunsany.
Plus récemment : Bret Easton Ellis ou John Connolly.
Toujours le songe, l’exploration des limites de ce monde et de ce qui s’étend au-delà.
Laura et Aurélie: Nous avons lu quelque part que vous étiez somnambule et insomniaque, vos considérez vous, vous même, comme une créature de la nuit ?
Victor Dixen: Je ne suis plus somnambule depuis l’adolescence, Dieu merci, mais je suis encore insomniaque. J’avoue avoir fait bien des examens pour essayer de comprendre d’où venait ce problème ; je passe parfois des nuits en hôpital bardé d’électrodes, de sangles et de tuyaux mesurant l’activité de l’organisme et du cerveau. Mais jusqu’à présent, on n’a pas découvert l’origine de ces insomnies résistant à toutes les thérapies. Dois-je me résoudre à penser qu’elles font partie de moi-même ? Si c’est le cas, cela voudrait dire que vous avez raison, et que je suis bien une créature de la nuit…
Laura et Aurélie: Jack est aussi un garçon qui a des troubles du sommeil ! Des ressemblances entre vous deux ?
Victor Dixen: Je pense que tout écrivain met un peu de lui-même dans ses personnages, serait-ce à son corps défendant. Je ne cacherai pas que j’ai commencé à écrire Le Cas Jack Spark un peu comme un remède ; au lieu de me tourner et de me retourner dans mes draps pendant des heures sans trouver le sommeil, j’ai décidé de faire quelque chose de ce temps « en plus », de ces heures grises qui s’étirent interminablement avant l’aube. Je me suis mis à ma table dans le silence de la nuit, et j’ai commencé à écrire une histoire qui ressemblait un peu à la mienne, dans une région que je connaissais bien pour y avoir vécu – le Colorado sauvage. C’est ainsi qu’est né Jack.
Mais, au-delà de ces redoutables insomnies qui nous minent tous les deux, nous sommes assez différents je crois. Il est plus impulsif que moi. Et puis, j’ai bien compté, je n’ai que 32 dents !
Laura et Aurélie: A une époque où chaque best seller devient un film, qui verriez vous dans le rôle de Jack?
Victor Dixen: Question difficile, mais la réponse est finalement assez évidente : personne. Personne de connu en tout cas. Si le Cas est porté à l’écran, j’espère qu’un acteur inconnu sera choisi pour interpréter Jack. Ce garçon est tellement mystérieux qu’il mérite bien cela : un visage totalement neuf, vierge de tout imaginaire associé, pour sa première rencontre avec le public.
A propos, deux sociétés de production se sont déjà manifestées auprès de l’éditeur, peut-être qu’il ne faudra pas attendre si longtemps avant de découvrir ce fameux visage…
Laura et Aurélie: Dans un monde où le roman " jeunesse" présente des personnages aseptisés, pourquoi avoir choisi d'introduire un personnage gay dans votre livre ?
Victor Dixen: Ce qui m’a vraiment tenu à cœur dans le Cas, c’est de briser les stéréotypes. Et de mettre en avant la différence – dans la douleur qu’elle suscite parfois, mais aussi dans la richesse qu’elle génère toujours. Tous les personnages principaux du Cas sont différents, et ont été rejetés pour cela. Jack bien sûr, mais aussi Sinead, Ti-Jean, Doug et même une fille a priori privilégiée comme Mary-Ashley.
C’est vrai, l’un des personnages se révélera gay (je n’écris pas son nom pour ceux qui n’auraient pas encore lu le tome 1) ; une différence comme une autre, et un combat qu’il devra mener pour se libérer des préjugés et choisir son destin.
Laura et Aurélie: Un peu d'écriture spontanée? Quels sont les premiers mots qui vous viennent à l'esprit à l'évocation de ces mots : vampire, fée, nuit, imaginaire, science fiction, chaussette ( =] ) ?
Victor Dixen: Euh… Ce ne sont pas vraiment des mots. Plutôt la vision d’une chaussette rayée suspendue au-dessus de la cheminée, la nuit de Noël. Elle paraît bien pleine : sans doute le père Noël est-il déjà passé ! Une main s’approche avidement de la chaussette, tremblante d’excitation à l’idée des cadeaux qu’elle renferme. Mais au dernier moment – Sponch ! – la chaussette se redresse contre la pierre, se tord comme un ver boursoufflé.
Ce n’est pas une chaussette, c’est une sangsue géante clouée à la cheminée !
Une espèce à rayure, mortelle, dont la bouche-ventouse émet d’horribles bruits d’aspiration en se refermant dans l’air – Sponch ! Sponch ! Sponch !
Pas le temps de voir si la main a été mordue : je me suis déjà réveillé ;-)
Laura et Aurélie: Et pour finir, quel est votre plat préféré ?
Victor Dixen: Le gravlax fait par mon père !
Un immense merci à Victor Dixen pour sa sympathie et pour le temps qu'il nous a accordé.Si vous souhaitez le rencontrer (foncez il est super gentil :)), il sera aux Futuriales à Aulnay sous bois le 14 Mai et aux Imaginales à Epinal les 25 et 26 Mai! Je rappelle également que le Tome 3 du Cas Jack Spark: Hiver Nucléaire, sort le 24 Février :)... Prêts pour les insomnies?